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“Vieillir c’est vivre” : Interview d’une vieille militante !

Militante féministe, mère et grand-mère, Thèrése Clerc n’envisage pas de vivre la dernière partie de sa vie soit à la charge de ses enfants soit en maison de retraite.

vieille femme militante

Avec deux amies, elle crée en 1995, l’association de la maison des Babayagas du nom de ce personnage de sorcière russe de la littérature enfantine. Aujourd’hui, cette maison est sortie de terre et accueille 21 femmes et des jeunes de moins de 30 ans. Entretien avec celle qui a créé la maison des Babayagas, habitat collectif crée par des vieilles, pour des vieilles !

Esprit Yoga : Qu’est-ce qui vous a donné l’idée, en 1995, de vous lancer dans le projet Babayagas de maison pour les femmes âgées ?

Thérèse Clerc : Je venais de m’occuper de ma mère, grabataire pendant 5 ans. Je me suis interrogée sur ma vieillesse. Et j’étais révoltée par certaines maisons de retraite où l’on voyait ces vieux laissés en friche, à qui l’on proposait des animations immondes. Des gens intelligents qui se retrouvaient de pauvres choses soumises au diktat des horaires et à une vie quasi militaire, sans intimité et sans convivialité. Je suis veille mais je ne veux pas que l’on empiète sur ma liberté.

EY : Vous avez fait le choix d’une maison dont les appartements sont indépendants mais avec des espaces communs. Cette maison n’accueille que des femmes aux revenus bas ou moyens. Pourquoi ?

TC : Les femmes sont celles qui prennent le plus souvent en charge les membres de leurs familles quand il y a besoin. Mais les femmes de ma génération et de celle de mes filles sont encore nombreuses à avoir une petite retraite, même si elles ont travaillé. En vieillissant, elles sont plus nombreuses que les hommes à se retrouver dans des situations difficiles, elles vivent également plus longtemps. Ensuite, je reçois régulièrement de la publicité pour des maisons de retraite. Il faut être riche pour y avoir une place. De belles résidences, des services et des voyages en bateau, il faut être très aisé pour pouvoir se le payer. Il faut donc envisager les choses sous un autre angle et toujours placer la culture au cœur d’un projet.

EY : Qu’est-ce que signifie pour vous vieillir bien ?

TC : L’important, c’est la relation humaine, faire l’amour, manger et boire ensemble, militer pour une cause ensemble, réfléchir et rire ensemble. Tout ce qui peut donner la sensation intense de la vie. Ce n’est pas facile tant le regard de la société est dur pour les vieux. Nous représentons un marché à conquérir et on parle de nous en termes de dépendance, de « care », de soin, de 5ème risque. Moi, j’ai gardé le goût de la lutte et je dis souvent « Si toutes les vieilles du monde voulaient se donner la main, cela ferait une bombe pour de nouveaux matins ».

Portrait vidéo “Insoumise à nu” disponible ici

Crédits photos Elisabeth Scheider

Retrouvez l’intégralité de l’article sur la maison des Babayagas dans le numéro 23 d’Esprit Yoga en vente ici.
Propos recueillis par Maud Dugrand

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