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Lifestyle & Spiritualité

L’art de la marche consciente

Marcher et respirer sont des activités qui peuvent être automatiques. Mais vécues en conscience, elles transforment nos moindres déplacements et rejoignent les effets des pranayamas et du yoga.

Par Maud Dugrand

La marche, aux portes de l’âme

Je ne puis méditer qu’en marchant, sitôt que je m’arrête, je ne pense plus, et ma tête ne va qu’avec mes pieds” écrivait Jean-Jacques Rousseau. Les textes littéraires, philosophiques et poétiques regorgent de récits de cette expérience de la marche et tous montrent à tel point elle peut être l’occasion d’un voyage intérieur, créatif et fécond. Voire d’une véritable révolution, comme celle engagée par Gandhi lors de sa célèbre marche du sel en 1930. Les chemins de Saint-Jacques de Compostelle ou l’expérience d’André Weill parti à pieds d’Auschwitz à Jérusalem, témoignent que marcher est intrinsèquement lié à notre condition d’homme. Elle touche à toutes les dimensions de notre être, aux différentes enveloppes de l’âme (koshas) qui passent du corps physique au mental, jusqu’à “ananda”, le corps de lumière.

(Ré)apprendre à marcher

Combien sommes-nous à subir une marche dans le stress et la précipitation ? Pourtant, il est possible de modifier la marche quotidienne de la maison au travail : en ralentissant, en partant un peu plus tôt, ou en garant sa voiture à un kilomètre avant son lieu de rendez-vous. La marche urbaine, pratiquée tous les jours, au moins 30 minutes, est bénéfique pour la santé et peut-être associée à la pratique du yoga. Une fois les habitudes du quotidien changées, le corps et l’esprit réclameront encore davantage de marche.

Daniel Zanin, accompagnateur en montagne, moniteur de VTT et sophrologue, est à l’origine de l’école de la marche. Son idée est née de son expérience et de sa pratique. En accompagnant des groupes au Népal et au Ladakh ou dans le désert en Lybie, Tunisie, Mauritanie et Algérie, il a expérimenté des façons de marcher dont la philosophie et les effets sont proches du yoga. “Trop souvent, marcher est considérée comme un moyen pour aller quelque part, voir quelque chose en particulier, atteindre un sommet… L’Ecole de la marche propose simplement de vivre l’expérience de la marche, peu importe l’objectif“. Nous sommes ici au cœur des yogas sutras de Patanjali : ne pas attendre les fruits de l’action, ne pas vouloir atteindre un but ni de réaliser une performance.

Les bienfaits de la marche

Ils sont innombrables. On entre en résonnance avec son corps, ses rythmes, ses douleurs, ses possibilités. D’un point de vue physiologique, la marche agit sur le système cardiovasculaire, respiratoire, métabolique, articulaire, immunitaire, hormonal et nerveux. Elle assure “une bonne fatigue” qui permet de mieux dormir, d’être détendu. Une randonnée de quelques jours stimule notre créativité. Il est tout à fait normal les deux premiers jours d’avoir un mental encombré mais quel bonheur, au fil des pas et du temps de sentir que les pensées s’apaisent, se clarifient, se pacifient.

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