Issu du taoïsme et de la médecine chinoise, le Yin Yoga travaille sur le squelette, en stimulant les méridiens. Sa spécificité est de travailler dans l’immobilité, chaque posture étant tenue en moyenne cinq minutes, de façon à nettoyer les canaux énergétiques grâce à l’acupression.
Apprendre à lâcher prise
« C’est l’une des pratiques qui se rapproche le plus de la méditation, sauf que les postures viennent poser le mental. L’immobilité permet de calmer les pensées, et le regard se porte vers l’intérieur » explique Cécile Roubaud, professeure de Yin à Annecy et à Genève. Une pratique qui permet aussi de prendre conscience de ses propres limites, et de s’écouter, sous peine d’être pris de fourmillements et de devoir se repositionner. « L’objet du yin c’est de faire la différence entre l’inconfort et la douleur » note Philippe Beer Gabel.
Un travail sur les énergies
Une fois la posture relâchée, un grand nettoyage s’opère : « on créé comme des barrages sur un canal, puis on ouvre et l’énergie recircule » métaphorise Philippe Beer Gabel. Ainsi le yin yoga
travaille beaucoup sur les méridiens du bas du corps dans une approche « thérapeutique » de rééquilibrage. Par exemple, l’étirement des cuisses fait travailler les méridiens de l’estomac, le méridien de la vessie fait travailler l’arrière du corps. De manière générale, le Yin agit sur l’énergie des reins, du foie et de la vésicule biliaire. Mais toutes les parties du corps sont concernées, comme l’abdomen et l’ouverture du cœur par exemple. « Je sens que le Yin fait vraiment travailler le corps en profondeur, notamment avec les torsions mais aussi avec un travail de l’abdomen, des hanches et du dos » explique Aline, pratiquante de Yin depuis 6 mois à Paris.
Temporiser notre côté Yang
Le Yin est un excellent complément à des types de yoga plus dynamiques comme l’Ashtanga ou le Vinyasa. Mais c’est avant tout une pratique essentielle pour nous rééquilibrer : « le Yin correspond à beaucoup de gens car on est dans une société très Yang, c’est-à-dire très active, dans le mouvement constant » déplore Philippe Beer Gabel. Et contrairement aux apparences, le Yin est recommandé aux personnes très actives : « dans un premier lieu, la pratique va paraître rebutante pour ce type de personnes, et pourtant cela leur fait beaucoup de bien car elle permet de sentir d’autres espaces » explique Cécile Roubaud. Caroline, qui complète sa pratique de yoga dynamique par des cours de Yin confirme ses dires : « Je croyais que je n’allais pas travailler en profondeur et pourtant j’ai plus de courbatures qu’après un cours de Vinyasa ». Cerise sur le gâteau : après une pratique de Yin Yoga, on dort généralement très bien. Une pratique idéale en soirée ou en fin de journée.
Avec la précieuse contribution de Jeanne Pouget