Dans la pensée taoïste, la conscience siège dans le cerveau mais aussi au cœur de nos organes vitaux. Apprendre à sourire à notre corps et à honorer nos organes, c’est reprendre le pouvoir sur nos états intérieurs et décider de vivre dans la joie, avec soi-même et le reste du monde.
Qu’ont en commun le Bouddha, la Joconde ou le Joker de Batman ? Une expression du visage à la fois banale et plurielle qui les caractérise : leur sourire. Respectivement spirituel, énigmatique ou effrayant, les sourires de ces trois personnages fictifs ou réels issus d’ères culturelle, géographique et temporelle aux antipodes montrent à la fois l’universalité et la diversité du sourire. Derrière ce mécanisme physique et cérébral aux origines immémoriales se cache aussi un langage aux multiples messages. On peut sourire aussi bien par sympathie, compassion ou amour que par simple politesse, gêne ou mépris. Rappelons par ailleurs que le sourire n’est pas toujours visible — c’est le cas pour les personnes non voyantes par exemple ou bien lorsque nous sommes au téléphone — mais il peut s’entendre au son de notre voix. Il y a d’infinies manières de sourire, à commencer par se sourire à soimême.
Le sourire, source de lien positif
Sous nos latitudes, le sourire apparaît principalement comme une expression positive destinée à nous relier aux autres. Il apparaît naturellement sur le visage des bébés comme un comportement d’attachement puissant, favorisant l’interaction sociale, en premier lieu avec leur mère. Le sourire est ainsi communicatif : un bébé ou un enfant reconnaît les sourires et sait sourire en retour. C’est un vecteur très puissant, expression non seulement d’apaisement et de paix intérieure, mais aussi d’ouverture, de disponibilité et de compassion envers les autres. Or, à l’âge adulte, notre aptitude à sourire aurait tendance à se dissiper. Notamment en milieu professionnel, où le fait de sourire peut être assimilé à de la faiblesse, comme chez les animaux, où il est associé à une attitude de soumission. Dans l’espace public, un sourire pur et dénué d’intérêt adressé à un(e) inconnu(e) dans la rue, par exemple, peut vite vous faire passer pour une personne bizarre ou ambigüe dont on s’empressera d’éviter le regard. C’est pour nous reconnecter avec le sourire que les taoïstes nous exhortent à pratiquer le sourire intérieur. S’envoyer de l’amour, de la compassion et de la bienveillance à soi-même est le premier pas d’une attitude altruiste visant à faire rejaillir notre lumière intérieure sur notre environnement.
La suite de cet article est à découvrir dans cet ancien numéro d’Esprit Yoga accessible dans la boutique en ligne.
Avec la précieuse contribution de Jeanne Pouget