Grâce aux ressources infinies d’Internet, la pratique est accessible à des personnes vivant dans des lieux isolés ou sans infrastructure. À la découverte de l’autre mondialisation du yoga.
Avec Internet, l’offre de yoga en ligne est pléthorique. L’un des effets de la technologie et de la mondialisation est que la pratique du yoga s’immisce ainsi dans les us et coutumes des habitants du monde entier. Au-delà des appartenances religieuses et culturelles, hommes et femmes du Moyen-Orient, d’Afrique, de l’Extrême Orient russe, choisissent de pratiquer le yoga avec pour seul guide leur mobile, défiant parfois les normes et les préjugés de leur société.
Le yoga et Internet seraient-ils disruptifs ?
Le yoga est un vecteur de transformation de soi, et Internet en décuple les possibilités. Sur le Web, quel que soit le sujet, il devient possible de trouver des avis différents puis de réfléchir et d’expérimenter par soi-même. Sur le plan de la pratique du yoga, il s’agit de trouver de multiples inspirations tout en se reliant horizontalement à un réseau d’affinités. Toutefois la relation humaine n’est-elle pas essentielle dans le processus de transmission du yoga ? La question de la pédagogie est aussi passionnante que polémique.
Le yoga, dans le mouvement de retour à soi et au corps qu’il propose, se combine prodigieusement à des médias dont le terrain d’utilisation repose sur un fort degré d’individualité et d’autonomie. Le yoga sous cette forme fait « disruption », puisqu’il change et modifie les comportements, jusqu’au sein du milieu du yoga et du mode d’enseignement classique. Plus que jamais, le corps est un espace de puissance. Et à mesure que la toile se déploie, les connaissances se divulguent à travers les pays et les cultures.
Et si nous nous autorisions à ébaucher l’avenir ?
Le scientifique, paléontologue, théologien français, Pierre Teilhard de Chardin, mort en 1955, s’inscrivait dans une vision évolutive du monde. Il avançait ainsi le concept de noosphère et de planétarisation : une vision d’une humanité dont l’imaginaire, les pensées, les idées, les découvertes, c’est-à-dire le psychisme ou la conscience, tissent progressivement une « noosphère » de plus en plus serrée et dense, génératrice de toujours plus de conscience, et de plus en plus solidaire, de plus en plus planétaire. Dans ce scénario du monde à venir où Internet tisse la toile, le yoga esquisserait-il de nouvelles couleurs ?
L’article est à retrouver dans le numéro 47 d’Esprit Yoga.
Photo : www.pexels.com / Artem Bali
Avec la précieuse contribution de Céline Chadelat