Connu grâce aux Antisèches du Bonheur qu’il a créé il y a 3 ans et aux méditations guidées qu’il partage sur YouTube, Jonathan Lehmann vient de publier un livre* dans lequel il relate ses expériences spirituelles en Inde. Rencontre avec ce nouvel apôtre de la pensée positive.
Vous vous décrivez comme un « étudiant du bonheur » ou un « touriste du bonheur ». Qu’est-ce que le bonheur au juste ?
Jonathan Lehmann : Le bonheur, c’est plein de choses différentes en fonction des personnes. Pour certaines, c’est être seule sur une plage, pour d’autres c’est être à une fête avec 250 personnes. Le bonheur des uns peut être le cauchemar des autres… En revanche, ce qui est universel, c’est la souffrance, le non bonheur, le stress, la colère, la frustration, la jalousie… On pourrait donc définir le bonheur comme l’absence de souffrance.
EY : Quels enseignements essentiels retenez-vous de votre voyage en Inde d’ashram en ashram ?
JL : Ca a été trois mois d’études intenses, de lectures, de rencontres de maîtres, d’apprentissages. J’ai appris sur la peur, sur les jugements sur les différentes couches du moi… S’il y a une leçon que je retiens de tout cela, c’est la première leçon de Goenka* : observe sans réagir. Observe à l’extérieur de toi, observe à l’intérieur de toi, observe ton mental sans réagir. C’est peut être cela l’essence du bonheur : se détendre et observer.
EY : Qu’est-ce que ce voyage a changé pour vous ?
JL : Ce voyage a eu un impact sur tout. Quand on fait Vipassana**, les effets se font sentir pendant très longtemps. Certains enseignements ont changé mon conditionnement, ma façon de voir le monde. L’enseignement sur la non dualité m’a aussi beaucoup appris. Quant on réalise que toutes nos décisions dépendent de nos gênes, de nos conditionnements, c’est difficile à accepter pour l’ego. Soit on lâche prise, soit on lutte… Les enseignements de Prem Baba, un travail psycho-spirituel à l’intersection de Freud et de Bouddha font partie de mon quotidien. La méthode du « pathwork » sur laquelle il se base lui a permis de créer des retraites et outils thérapeutiques qui me font un bien fou car elles me permettent de comprendre les blessures qui sont à la base des comportements égoïstes de mon moi inférieur. Je crois qu’on a besoin de comprendre certaines blessures charnières pour réussir à les dépasser et arrêter de répéter certains schémas.
EY : Quelles sont les habitudes adoptées en voyage que vous continuez à appliquer dans votre quotidien ?
JL : J’ai profité de ce voyage pour changer mes rituels. Avant, il y avait la cigarette, le pétard, les émissions de télé ; maintenant, tous les matins je fais quelques étirements – je fais quelques salutations au soleil suivis de quelques exercices physiques –, ma pratique de méditation et je sors les poubelles mentales (voir plus loin). Le soir, je fais de l’introspection psycho-spirituelle, je lis et je médite à nouveau. Je crois beaucoup aux rituels, notamment à ceux qui permettent de donner de l’amour à son corps et à son mental.
EY : Quelle est la chose la plus positive qui vous soit arrivée dernièrement ?
JL : Ce qui est en train de se passer avec le livre. Pour moi c’est de la magie totale ! Cela me donne la possibilité de m’exprimer à travers différents medium : les médias, les conférences… Je me sens une responsabilité, car j’ai la possibilité de partager ce message de la méditation, de porter ce message qui fait du bien.
EY : Quelles sont les personnes qui vous inspirent ?
JL : Les personnes qui ont un immense impact dans le monde comme le Dalaï Lama ou Eckhart Tolle mais aussi des personnes comme… Beyonce (rires) car elle apporte de la joie aux gens. J’admire aussi JK Rolling, autrice de Harry Potter : elle a laissé se créer une œuvre à travers elle qui a donné de la joie et du bonheur à tellement de personnes ! Et les échanges entre Dumbledore et Harry sont tout simplement des cours de spiritualité. C’est magique, c’est le cas de le dire ! Enfin Prem Baba est une figure très inspirante. Il a à peine 55 ans et il est en train de prendre une ampleur phénoménale.
EY : Un mantra ? Une parole de sagesse ?
JL : Silence. Jonathan sort tranquillement de son sac une carte postale, puis une autre, jusqu’à ce qu’il y en ait 7 sur la table : les 7 antisèches du bonheur. La première ? « Je ne peux pas changer le passé, mais je peux toujours faire de mon mieux ici et maintenant ». Puis « le bonheur est toujours ici et maintenant », « Je pratique la parole impeccable », « Je me donne de l’amour », « J’écoute pour recevoir plutôt que pour répondre », « Je ne fais qu’une chose à la fois » et enfin « J’arrête d’attendre ».
Les 3 habitudes de Jonathan Lehmann
- Vider les poubelles mentales
Chaque matin, avant toute chose, prendre un cahier et écrire tout ce qui nous passe par la tête : des courses à faire en passant par les bribes de rêves ou la chose importante que l’on voudrait voir se réaliser, l’idée est de laisser tout couler hors de soi, sans jugement, sans chercher à écrire quelque chose de beau ou qui ait du sens.
- Exprimer sa gratitude
On peut l’exprimer à l’écrit sur un carnet de gratitude : on écrit toutes les choses positives et heureuses qu’on a vécues dans la journée. On peut aussi prendre une « douche de gratitude » qui consiste à formuler de 3 à 10 choses dont on se réjouit en attendant que l’eau soit chaude sous la douche !
- Méditer
LA pratique incontournable. « Méditer, même quelques minutes par jour, transforme la vie.Méditer, c’est apprendre à vivre avec soi-même, c’est cultiver l’attention au moment présent, c’est observer sans réagir. C’est reprendre le contrôle de cette ressource cruciale qu’est l’attention. »
Retrouvez son dernier ouvrage : “Journal intime d’un touriste du bonheur.”
* professeur de méditation Vipassana
** la technique de méditation Vipassana est enseignée lors de cours résidentiels de dix jours
Avec la précieuse contribution de Laurence Pinsard