L’égo est nécessaire à chacun pour son épanouissement et sa confiance. Mais quand il est mal placé ou surdimensionné, il devient un ennemi. Comment le yoga peut nous aider à l’apprivoiser, à en faire un allié ?
Par Céline Chadelat
Tout n’est pas mauvais dans l’ego. Il se nourrit de nos expériences, nos rencontres et nos découvertes. Il fait de nous ce que nous sommes. Toutefois, l’égo se sustente également d’illusions et de conditionnements sociaux et culturels. Selon de nombreux courants spirituels, l’ego est la représentation fausse qu’une personne se fait d’elle-même.
Démasquer l’imposture
Au cœur de la philosophie du yoga, se trouve le projet de démystifier cette construction. Un travail sur soi et une clarification du mental nous aident à distinguer, dans la construction de notre ego, ce qui relève du positif et de l’authentique de ce qui relève du conditionnement. Il devient alors possible de poser la lumière sur soi-même et de développer un regard profond, clair et bienveillant. Pour cela, il faut orienter le regard vers l’intérieur. « Pour démasquer l’imposture du moi, il faut ainsi mener l’enquête jusqu’au bout » souligne le moine-philosophe bouddhiste Matthieu Ricard. De quelle manière ? En embrassant le moment présent. Par le biais du yoga, le corps, le souffle et le mental s’aligne sur le même rythme.
Prendre de la distance
Pour contourner l’imposture du moi, il est nécessaire de prendre du recul. Les écoles de yoga parlent alors d’attitude du témoin, sakshi, en sanskrit. Il s’agit de la capacité à regarder avec distance les événements e la vie, à être l’observateur d’une situation, à la fois sur le plan mental et émotionnel. La méditation, bien sûr, favorise cet état d’être. Cultiver son jardin intérieur, être au contact de la nature, respirer, se relaxer contribunt aussi à s’éloigner des croyances limitatives sur nous-mêmes. Nous faisons le choix de faire confiance à la vie, les autres et leurs choix. Passer du contrôle au lâcher-prise est un acte puissant car on s’en remet à la bienveillance de la vie. Du « petit moi » on passe à un moi plus profond, plus ouvert puisque plus conscient du monde.
Article écrit par Céline Chadelat
Retrouvez l’article complet dans Esprit Yoga n°30.