Le yoga se développe à vitesse grand V dans le monde du travail, et la police ne fait pas exception. Depuis deux ans, un cours a lieu au cœur même de la Direction régionale de la police judiciaire de la Préfecture de police de Paris. Une activité qui permet d’apporter de la sérénité dans une profession somme toute stressante.
Chaque lundi midi, une petite vingtaine de policiers, en majorité des femmes, enfilent leur collant ou leur survêtement. Dans une salle du “36 quai des Orfèvres”, les policiers enchaînent salutations au soleil, exercices de pranayama et postures de Yoga. C’est Frédérique, technicienne en chef de la police scientifique qui a eu l’idée de lancer ce rendez-vous hebdomadaire en faisant appel à Alexandra Peyre, professeure de Hatha Yoga dont elle suivait les cours.
La rencontre entre deux mondes
L’indianité fait-elle peur aux policiers ? “C’est vrai, que lorsqu’on a chanté notre premier ‘Om’ je me demandais si on rentrait dans une secte“, s’amuse Pauline, commandant de police. Mais l’enseignante a su convaincre ses troupes. “Alexandra est très douce, très positive et très calme. Elle a pris son temps pour nous expliquer les principes du yoga. Au début, on en riait entre nous. ‘Est-ce que tu as bien respiré dans le mollet ?“”. Mais tout est devenu plus naturel avec le temps pour ces apprentis yogis d’un nouveau genre. “Aujourd’hui je suis plongée dans ma pratique, plus concentrée, je n’entends plus les conversations des collègues dans le couloir.” Pauline, est devenue une élève assidue. Un bénéfice que perçoit également la hiérarchie. “Mon chef de service a compris que le yoga nous fait du bien“, conclut Frédérique.
Un outil de soutien pour une profession exigeante
Alexandra Peyre n’a pas adapté son enseignement à ce public un peu original. “Nous avons commencé avec du Hatha Yoga assez traditionnel avant d’évoluer vers un yoga plus dynamique“, détaille t-elle. “Alexandra nous a parlé des grands principes du yoga : la non agressivité, l’écoute de soi et le non jugement dans sa pratique. Elle nous a fait découvrir les bases du yoga“, précise Frédérique.
Les policiers ont-ils particulièrement besoin du yoga ? “Je pense que notre métier, par rapport à d’autres, nous demande de prendre beaucoup de distance, que ce soit pour les agents en tenue dans la rue, mais aussi au sein de la police judiciaire“, répond Frédérique. “Donc oui, nous en avons besoin. ” Si le yoga demeure une pratique en marge dans la police française, les quelques initiatives personnelles ou collectives qui existent donnent de l’espoir !
Retrouvez l’intégralité de cet article dans Esprit Yoga n°29.
Avec la précieuse contribution de Geneviève Delacour & Marie Thoris