Loin d’être austère, la simplicité dévoile des horizons lumineux en nous ouvrant les portes à un autre type d’enrichissement. Le yoga en est une voie d’entrée possible.
Choisir
Choisir, c’est prendre, mais aussi renoncer. Or, le consumérisme de notre société nous éloigne de nos choix existentiels. Avec l’essor des réseaux sociaux, nous ne sommes plus confrontés uniquement à des désirs matériels mais à des désirs “d’expérience”. Parfois cela se résulte en sentiments comme le désir, l’envie, l’insatisfaction, l’insatiabilité. Les scientifiques en parlent en terme de syndrome FOMO (Fear Of Missing Out) : la peur de manquer quelque chose de captivant ou d’intéressant, souvent alimentée par les réseaux sociaux. Dans les sociétés occidentales modernes, nous sommes en permanence dans l’obligation de faire des choix parmi une multitude de possibilités, ce que le psychologue américain Barry Schwartz nomme “le paradoxe du choix“. Plus on a d’options, plus le choix est difficile, plus les attentes augmentent à l’égard de l’objet choisi et plus les sentiments de regret, de stress et de frustration sont présents. Ainsi avoir trop de choix nous rendrait finalement malheureux…
Se recentrer sur soi
Heureusement, il suffit d’un peu de distance pour se libérer. En commençant par revenir à soi, première voie vers la simplification. La simplicité n’est pas nécessairement un but mais elle est clairement une alliée pour servir la réalisation de nos aspirations fondamentales qui sont souvent immatérielles. La question “qu’est-ce que je souhaite vraiment ?“ est un curseur pour donner du sens à nos pensées et nos actions : choisir de se transformer, soi, pour mieux aider et contribuer au bien commun, prendre soin des autres, œuvrer pour l’environnement, choisir un métier plus manuel, se consacrer à l’écriture, le chant, la danse…
La simplicité, aussi dans sa pratique
Dans le yoga comme ailleurs, la tendance est de complexifier : comme si plus une posture est complexe plus ses bénéfices sont importants. La posture du lotus par exemple suggère ce retour à la simplicité. Les Yoga-Sutras de Patanjali disent “la posture est ferme et agréable, grâce à une détente fondée sur l’effort juste et la mise en consonance avec l’infini“. Ainsi, des postures simples comme la montagne ou le chien tête en bas offrent une meilleure connexion avec soi-même : la joie, l’amour inconditionnel, la gratitude…
Retrouvez l’intégralité de notre article sur la simplicité dans Esprit Yoga n°36.
Avec la précieuse contribution de Céline Chadelat