Savasana, la « posture du cadavre », facile en apparence est plus ardue qu’il n’y paraît. elle représente une étape essentielle vers une transformation profonde de soi.
S’abandonner à la gravité
S’abandonner complètement à la terre, laisser le poids de son corps se poser, se déposer sur le sol, relâcher tous les muscles du corps… « Cette posture est indispensable, régénératrice et vitale, rappelle alice ochronowicz, professeure à Bordeaux, la gravité nous permet une parfaite visibilité mentale de notre corps ».
Intégrer les informations reçues pendant la séance
« Savasana permet de synthétiser les mouvements, les instructions, les sensations perçues pendant la séance de yoga et de les assimiler », ajoute Clémentine Erpicum, du blog 3heures48minutes, ce qui permet d’intégrer les nouvelles informations reçues. pour Florence Dugowson, enseignante et auteure du livre Le Yoga des éléments, savasana est un moment d’intégration, à l’image de « la pâte que l’on va laisser reposer pour que l’alchimie entre les différents ingrédients se fasse ».
Expérimenter l’immobilité
Savasana est souvent citée comme la posture la plus difficile à maîtriser. Dans un contexte social où immobilité signifie souvent « inaction », savasana donne du fil à retordre aux adeptes du « faire » et du « toujours plus ». sublimée par l’éloge du « non-faire », l’immobilité est l’état le plus difficile à trouver. Se relaxer demande finalement de s’y exercer ! Pourtant, il est bon de s’arrêter et de découvrir la puissance d’une pause au sein de sa pratique. « savasana est la posture de repos par excellence. C’est une posture de relaxation mais aussi de récupération, d’observation et de transition », rappelle Nathalie Petit-frère, professeure de vini Yoga. « J’ai beaucoup pratiqué savasana avant les compétitions pour contrôler mon stress. si la tête ne se relâche pas complètement, grâce à l’immobilité, le corps, lui, peut », explique Emilien Badoux, champion de snowboard et professeur d’Hatha Yoga et d’Ashtanga.
Pratiquer le retrait des sens
Les yeux clos, le corps déposé au sol, nous sommes invités dans savasana à relâcher notre attention au monde extérieur pour revenir vers nous-même. La pratique de pratyahara (retrait des sens) induite par savasana permet se connecter profondément à soi. cet état nous emmène vers une totale présence à nous-même.
Lâcher prise
Dans la pratique de savasana, le corps et l’esprit sont invités à se détendre. « relâchez complètement tous les muscles du corps, ne retenez plus rien », entend-on ent dans la pratique. « en savasana, nous renonçons à résister, nous nous abandonnons avec confiance, nous lâchons prise et nous apportons une adhésion sincère et profonde à notre détente. » explique Nathalie Petitfrère.
Apprivoiser le silence
Si le divin est silence, alors le silence nous mène au divin. à la question « qui sommes-nous ? », Ramana Maharshi y répondait simplement par cette empreinte du divin dans la matière, retrouvée dans un silence pur et profond… encore faut-il réussir à faire taire les bavardages du mental… « pour prendre conscience de soi, il faut que le mental soit tu. […] sinon, on verra mais sans vraiment voir, on entendra, sans vrai- ment entendre », rappelle Ekhart Tolle dans “Le pouvoir du moment présent.”
Se transformer
Savasana est littéralement l’art d’embrasser la mort, au sens symbolique du terme. ce processus imagé de la mort vécu à travers savasana nous permet d’accéder à des champs de conscience plus subtils. La mort symbolique nous permet une transformation et, en nous relevant de la posture, nous vivons comme une renaissance ou une résurrection de nous-même.
Nos conseils pour bien pratiquer savasana
Prendre le temps de s’installer.
Pour bien placer votre dos, pliez les jambes et soulevez le bassin puis, sur une expiration, déroulez la colonne vertèbre par vertèbre : le bas de votre dos peut se déposer correctement au sol et la colonne être complètement détendue. ramenez légèrement le menton vers la poitrine. Si le menton est plus haut que le front, posez un coussin sous votre nuque. Laissez les jambes s’allonger et les pieds retomber de chaque côté. Les bras s’allongent également, à distance du buste, avec les paumes tournées vers le ciel.
Se couvrir pendant votre posture.
Dans l’immobilité, la température corporelle baisse, surtout après une pratique de yoga !
Déposer un coussinet sur les yeux.
Le poids exerce une légère pression qui permet de mieux relâcher les muscles des yeux, ce qui induit une plus grande détente.
Relâcher tous ses muscles.
Sans oublier ceux du visage (mâchoire, langue, front, tempes, sourcils, pommettes, etc.).
Observer son souffle.
Garder une respiration légère et régulière. c’est par la respiration que nous arrivons à calmer l’esprit. c’est aussi une manière de rester vigilant (et donc de ne pas s’endormir !) et de calmer les fluctuations du mental.
Retrouvez l’article en totalité dans le numéro 46 du magazine Esprit Yoga.
Avec la précieuse contribution de Armelle Bontemps